Livre Les jeudis muets
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2 participants

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alainp



Bonjour à tous, bonjour Sylvie

Merci pour Les jeudis muets que j'ai lu avec interet : description du monde paysan , des parcours de vie de vos parents et de vous et vos soeurs, de votre histoire d'enfant malmenée, de votre longue recontruction ( j'ai beaucoup aimé certains de vos mots simples et parlants comme "personnalité estropiée, vide,..."), du pardon et de la vie qui gagne, du divorce de vos parents et du fonctionnement de la justice d'autrefois ( qui ne semble pas beaucoup avoir changé !).

Voici mes quelques reflexions et pistes de lecture pour aller plus loin sur ce thème :

- Il est clair que l'interet des enfants est mal defendu, et qu'il faut soutenir tous les projets et les associations ( dont je fais partie) qui veulent mieux le defendre. Chaque année il y a environ 150 000 sépartions et donc 300 000 enfants concernés. Les conflits et l'aliénation parentale sont un fléau de masse, et comme d habitude il n'est meme pas reconnu notre justice et la majorité de nos juges ( debut de reconnaissance avec un arret de 2013 de la cour de cassation) alors que d'autres pays ont deja mis en oeuvre des mesures pour le detecter et le combattre ( Canada, Bresil,...) !  Votre livre est donc un témoignage important et il a un bel avenir !
Notre justice n'est pas incompétente, elle est surtout débordée et sous-dimmensionnée, et donc se couvre en continuant tres frequemment de juger vite fait mal fait à priori la mère comme parent de référence !

- mon histoire personnelle ( divorce difficile) et celle de collègues et d'amis me font hélas penser que le monde paysan de nos parents fut un monde très dur ou les enfants ( et plus tard les petits enfants) recevaient moins d'amour, de temps et de patience que les enfants d'aujourd'hui. Vive le progrès ! Qu'en pensez-vous ?

- surtout ne ratez pas les livres de Christel petit-colin, en particulier les enfants de manipulateurs,  car depuis 20 ans elle etudie ce phénomène d'aliénation parentale, ses acteurs, et comment le combattre.
- pour rever à une humanité adulte et épanoui il y a aussi les beaux livres de Paule Salomon  : les hommes se transforment, la sainte folie du couple,  bienheureuse infidélité,...
- il faut aussi voir et faire connaitre le film "oui mais", avec Gerard Jugnot qui est un psychanalyste qui aide une jeune femme de 17 ans à se libérer d'une mère qui ne sait que mentir , jouer la victime et culpabiliser .

A vous tous n'hesitez pas à nous faire partager vos lectures et expériences !

Bien cordialement
Alain  (membre de SOS Papa et de Osons l'egalité parentale)

Sylvie

Sylvie
Admin

Je ne pense pas que l'on puisse affirmer que les enfants du monde paysan de nos parents recevaient moins d'amour, de temps et de patience que les enfants d'aujourd'hui. Avec l'évolution des conditions de vie (travail, travaux domestiques, loisirs), les parents d'aujourd'hui aiment différemment leurs enfants par rapport aux parents d'autrefois. Aimer différemment ses enfants veut-il dire aimer moins ou plus ? Il me semble primordial de réfléchir à ce que veut dire : donner de l'amour à un enfant. Les réponses varieront d'une personne à l'autre.

Dans Les jeudis muets, j'ai consacré quelques pages à l'environnement familial de ma mère. Elle a obtenu son certificat d'études à 11 ans, avec la mention "bien". Elle voulait poursuivre ses études pour devenir institutrice. Ses parents, principalement son père, le patriarche, n'ont pas accepté : il n'y a pas besoin d'être savant pour aller au cul des vaches, disait-il. Par leur décision irrévocable, ils ont manqué d'amour à son égard, plus préoccupés de leurs propres besoins que des siens. Une autre famille paysanne pauvre et besogneuse aurait encouragé son enfant à poursuivre sa scolarité au-delà de l'école primaire.
Ma mère a quitté la ferme pour fuir les travaux que ses parents l'obligeaient à assumer et pour s'élever dans la société. Mon père, futur ingénieur, habitait en face de la ferme. Une aubaine pour elle de sortir de sa condition de fille de la ferme.

Mes grands-parents maternels ont débuté leur vie dans la misère : mon grand-père cumulait les emplois de casseur de cailloux et journalier, ma grand-mère était "boniche". Ils ont réussi à se constituer un pécule pour acquérir leur ferme et de mauvaises terres qu'il fallait sans cesse bonifier à l'aide de leurs bras, d'un cheval et d'un maigre outillage. Ils ont essuyé les deux guerres mondiales aussi. Mon grand-père avait probablement un cœur à l'image de sa terre : aride. Il avait besoin des bras de sa fille pour tous les travaux des champs.
Dans mon livre, j'ai réservé une importante place à mes grands-parents maternels avec leurs objets du quotidien. Ma grand-mère dépensait son temps pour ses quatre petites-filles en parties de dominos avec de l'argent. Elle nous associait à ses occupations. Ces moments sont mémorables. A son contact, je m'épanouissais, elle était un rayon de soleil qui perçait mon sombre univers. C'était des moments d'amour.

Pour moi, aimer un enfant, c'est lui apporter tout ce qui est nécessaire pour qu'il grandisse physiquement et mentalement. Un enfant, quand il naît, n'est pas fini sur le plan développement physique et mental, il est vulnérable. Il dépend intégralement de l'adulte qui a tout pouvoir sur lui. Ses parents vont l'aider à grandir et à fabriquer son intelligence avec tout l'amour dont ils sont capables. C'est une période décisive pour qu'il appréhende correctement le monde.
Les jeudis muets commencent et se terminent ainsi : "Petit, je t'emmènerai sur la plus haute marche, tu pourras t'envoler ensuite". Ce sont mes mots d'amour pour mes enfants.

Il serait intéressant de lire d'autres avis sur la qualité de l'amour que reçoivent les enfants d'aujourd'hui par rapport à ceux d'autrefois...



Dernière édition par Sylvie le Mer 8 Juin - 7:11, édité 1 fois

https://jeudismuets.forumactif.org

alainp



Merci Sylvie pour cet avis, ce témoignage.  Jolie question qu'est ce que l'amour
et qu'est il aujourd'hui ?  Pour moi aimer c'est donner et aider à grandir.
C'est donner de la chaleur, de la douceur, de la sécurité, de l'attention.
Donner de l'ecoute, de l'attention, de la compréhension , des conseils, donner de son temps.
C'est aussi donner un cadre, des limites, un exemple, une ouverture, une stimulation sur le monde.
C'est surtout ne rien exiger ni attendre en retour, l'amour interessé ou conditionnel n'est pas l'amour.
Si l'amour c'est tout ca, il est clair que pour en donner il faut deja en avoir pour soi et avoir le temps la force et les capacités pour en donner. Voila pourquoi je pense que les enfants d'aujourd'hui recoivent plutot plus d'amour que ceux d'hier. L'amour est un capital que l'on recoit enfant. Il est dur ensuite de rattraper le temps perdu. Mais on peut apprendre à s'aimer et à aimer à tout age.

Sylvie

Sylvie
Admin

Oui, les enfants d'aujourd'hui prennent une place plus importante que ceux d'autrefois dans la vie des familles et dans la société en général qui les reconnaît, les respecte comme individus et les valorise. Les parents leur apportent davantage de confort, les câlinent, jouent et discutent beaucoup avec eux, développent leur esprit critique, les préparent à leur vie d'adulte. C'est leur façon de leur donner de l'amour. Chacun a sa place dans le fonctionnement de la cellule familiale.
Le choc est rude quand ce fonctionnement s'arrête brutalement à cause de la séparation du couple : souffrance pour le parent qui ne peut plus exercer son rôle ; souffrance pour l'enfant dessaisi d'une part d'amour, et, dans le pire des cas, traumatisme s'il subit des violences psychologiques.
Il n'y a aucune raison pour que l'enfant reçoive moins de temps de la part de l'un de ses parents : 50% l'un, 50% l'autre, même en cas d'éloignement de l'un. Pas 49/51, mais 50/50 ; pas de « oui... mais ». Cette règle devrait être inscrite au mariage ou au PACS. Ce n'est pas parce que les femmes mettent au monde l'enfant qu'elles doivent être privilégiées dans l'hébergement de celui-ci en cas de séparation d'avec le conjoint. Qu'elles acceptent le 50/50 est une preuve d'amour pour l'enfant du couple.

En ce qui concerne la manipulation d'un parent sur les enfants du couple, il faut qu'il sache que de nombreux témoignages démontrent que la situation se renverse un jour et qu'il risque de perdre ce qu'il a gagné à un moment donné, car les erreurs nous rattrapent. Mon expérience d'enfant du divorce me prouve que plus le parent exclu aura donné de l'amour à son enfant avant la séparation, plus celui-ci se révoltera contre la manipulation une fois passée la petite enfance où il est vulnérable, parce qu'il se souviendra du bonheur que ce parent lui a donné.
Quand mon père a quitté notre foyer, il a oublié d'emporter un livre qu'il lisait de temps en temps et dont la couverture me fascinait. Ma mère, qui avait tout détruit de lui, a laissé le livre à sa place. Ce livre, associé à des images, des faits, a contribué à me remémorer tout le bonheur que mon père m'a apporté avant l'âge de six ans. C'est ainsi que, petit à petit, j'ai résisté à ma mère manipulatrice. Ma sœur Annie lui a résisté aussi. Car, bien que notre mère l'accablait de tous les défauts et nous ressassait qu'il se fichait pas mal de nous, notre père nous aimait et nous consacrait beaucoup de son temps avant son départ. Les souvenirs ne s'effacent pas comme cela.
L'amour est bien « un capital que l'on reçoit enfant. »

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