Je suis Annie, la Sœur de l’Auteur. Avec elle, j’ai partagé les moments les plus difficiles de notre enfance à l’âge où les petites filles pensent plus à bercer leur poupée. Puis, nous avons traversé l’adolescence où les caractères se forment ; le droit de juger, celui de ne pas être d’accord, apparaissent. Un jour, j’ai pris le parti de tout oublier de cette vie passée ; de construire un avenir professionnel ; d’apprendre à construire un foyer où la haine n’existerait pas ; où les enfants seraient élevés pour eux-mêmes pour qu’ils deviennent à leur tour des Hommes heureux de vivre, responsables de leurs choix et indépendants. Ce chemin, même s’il était tout tracé, n’était pas forcément des plus faciles après tant de tourmentes. Il m’a bien fallu 30 ans pour faire le vide, pour tout oublier du passé. Aujourd’hui, je peux lire « LES JEUDIS MUETS » avec sérénité, même si je garde en moi le sentiment de honte d’avoir vécu ces sinistres années. Mais que pouvions-nous faire de plus ? Ce livre, même s’il est un témoignage, est aussi écrit avec beaucoup d’humour, ce qui lui confère une certaine légèreté. J’attache un intérêt tout particulier à la construction des phrases, les termes employés. A travers ce livre, on découvre aussi notre région, la Normandie, avec son patois (retraduit !), ses habitudes de l’époque (les années 60 !). Il rend hommage à nos grands-parents, des gens qui ont travaillé dur toute leur vie, dans des métiers qui aujourd’hui n’existent plus (casseur de cailloux !). Ce témoignage est aussi un exemple pour nos jeunes : celui qui veut s’en sortir, le peut, même s’il a traversé des périodes difficiles. Avec le courage, la volonté, on pourrait abattre des montagnes !
Livre Les jeudis muets